L'interview du mercredi, Arthur Fils

18 janvier 2023

Vainqueur de son premier Challenger il y a quelques jours, Arthur Fils évoque pour fft.fr son début de saison, ses objectifs, et ses relations avec les joueurs français de sa génération.

Arthur, l'année 2023 commence bien : premier tournoi à Oeiras, premier titre, et premier Challenger ! Comment s'est déroulée cette reprise ?

Pas mal du tout, c'est sûr ! Au premier tour, j'ai gagné en trois sets, mais c'est le seul set que j'ai perdu de la semaine. J'ai très bien joué pendant tout le tournoi. Dans l'attitude, c'était vraiment bon, et je pense que c'est ça qui a fait que j'ai gagné.

Il y avait des joueurs d'expérience ou en forme dans ce Challenger : Berankis, de Loore...

Oui, Berankis a fait un bon match d'ailleurs. J'ai eu parfois des premiers sets un peu compliqués, mais j'ai réussi à les faire tourner. Dans l'ensemble du tournoi, j'ai géré les moments chauds.

En finale, j'étais un peu tendu, comme pour une première finale, c'est normal. Mais j'ai très bien débuté, j'ai mis beaucoup d'intensité, ce qui m'a permis de me libérer. Après, j'ai essayé de me dire : 'peu importe que ce soit une finale ou un premier tour, tu dois jouer ton tennis'.

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Tu avais réussi un superbe Rolex Paris Masters l'an dernier (qualification pour le tableau final après des victoires face à Munar et Fognini en qualifications, ndlr). N'était-ce pas difficile de repartir sur des tournois forcément un peu moins prestigieux ?

Pas du tout. Je suis là où mon classement me permet d'être. Il n'y a pas de Bercy toutes les semaines, on n'a pas toujours des wild-cards dans des tournois en France... Bien sûr, c'est génial de jouer des Masters 1000, mais pour le moment, je suis là où je mérite d'être.

Qu'est-ce que cela représente de rentrer dans le top 200 ATP (il est 195e cette semaine) ?

C'est sympa, je dois passer par là, mais il ne faut pas s'arrêter à ce stade. Ce n'est pas du tout mon objectif de rester dans le top 200, je vise beaucoup plus haut.

Tu as commencé une collaboration avec Laurent Raymond. Sur quoi travaillez-vous ?

On s'entraîne ensemble au CNE depuis environ un mois. On travaille beaucoup les aspects tactique et technique, mais aussi le mental. Ce sont aussi ses conseils qui me permettent de mieux jouer en compétition.

Cazaux, Van Assche, Debru... Plusieurs autres joueurs français sont en pleine ascension et on sent une belle génération bleue monter en puissance. Est-ce que cela crée une émulation entre vous, qui avez à peu près le même âge ?

Il y a une belle génération qui arrive, oui. Et quand on en voit un bien jouer de son côté, ça donne envie aux autres. Quand j'ai appris qu'Arthur (Cazaux) avait gagné son 2e Challenger à Nonthaburi, j'ai eu envie de faire pareil.

Quand je vois "Lucho" (Van Assche) qui est tableau à l'Open d'Australie, je me dis que j'ai envie moi aussi de vivre ces émotions, et qu'il faut se bouger pour y arriver. Il y a une émulation très positive entre nous, on s'entend très bien, et j'espère qu'on va garder cet état d'esprit.

© FFT / Remy Chautard

Arthur Fils avec Luca Van Assche et Gabriel Debru lors de la Summer Cup 2022.

Comment vas-tu aborder la suite de la saison ? As-tu des objectifs en tête ?

Je vais voir dans quels tournois je rentre. Ça va dépendre des listes, des wild cards, du classement... Mais je veux gagner d'autres Challenger, jouer des qualifs en ATP, me comparer aux meilleurs, et essayer, pourquoi pas, de faire un dernier carré dans un 250.

Avec ton classement, tu vas pouvoir aussi jouer les qualifs de Grand Chelem.

C'est pour ça qu'on joue au tennis, pour jouer les tournois du Grand Chelem. Pour le moment, ce ne sont que des qualifs, mais j'espère monter plus haut rapidement. Ces grands tournois sont toujours des super expériences.

(Recueilli par Emmanuel Bringuier)