Beach tennis : les axes de travail de la Fédération pour les années à venir

E.B.

8 avril 2025

Dans ce nouveau "carré beach", la parole est donnée à Éric Largeron et Maxime Lahondès. Les deux élus, grands connaisseurs de la discipline, expliquent quelles sont les orientations que la FFT souhaite donner à ce sport.

Avec Nicolas Gianotti comme leader de choc, le beach tennis français n'a pas besoin de locomotive. Mais les - brillantes - performances du n°1 mondial ne doivent pas faire oublier que la discipline cherche toujours à se développer.

Éric Largeron, vice-président en charge de la DTN sur les territoires, de la compétition, du padel et des pratiques associées, et Maxime Lahondès, président de la Commission fédérale de beach tennis, évoquent les axes de travail de la Fédération pour les années à venir.

Au niveau du beach tennis, quels sont les objectifs priorisés par la FFT pour les quatre ans à venir ?

Eric Largeron : La priorité, c'est la formation. La France possède un n°1 mondial mais il y a encore beaucoup de travail côté jeunes. La deuxième priorité, c'est le développement des pratiquants et des structures. Soit fixes avec des clubs proposant des activités et des terrains construits à l'année, soit de la pratique éphémère avec montage / démontage sur différents sites.

Maxime Lahondès : Une structuration commence à se mettre en place à tous les niveaux. Depuis deux ans, le beach tennis est reconnu comme un sport de haut niveau. La DTN a pris la main et Jérôme Maillot gère cette partie en lien avec une équipe renforcée : Paul Quétin, Ugo Quilici et pas mal d'enseignants, notamment Rodolphe Boyeldieu qui s'occupe des jeunes. Au niveau du développement, Morgane Dorgeret et ses équipes œuvrent au quotidien pour démocratiser la pratique sur le territoire. Le but est de disposer du maximum de structures sur le territoire pour accueillir un maximum de joueurs et d'enseignants.

Vous évoquez la nouvelle génération et la formation. Mais comment réussir concrètement à détecter plus de jeunes ?

Maxime Lahondès : Jérôme et Rodolphe travaillent ensemble sur la question. Plusieurs initiatives sont mises en place dans les ligues et les interligues, avec de la détection et des rassemblement afin de récupérer le maximum de joueurs, les amener à la compétition et enfin au haut niveau. L'idée est d'opérer une détection en masse avant de resserrer pour identifier des profils intéressants au niveau compétitions.

+30 000 pratiquants beach tennis en France

dont 26 370 licenciés FFT multi raquettes ou 100% BT. La répartition des pratiquants est assez homogène sur tous les territoires français.

Dans plusieurs pays, notamment le Brésil, le beach tennis est un sport phare. En France, il est sensiblement moins connu. Comment y remédier ?

Maxime Lahondès : Il manque déjà une partie infrastructure. Le Brésil a beaucoup de plages, nous aussi. Sauf qu'eux ont surfé sur l'après-Covid pour développer les sports de plein air et de plage. Ils ont réussi à monter un grand plan de communication et des CSP + sont venus pratiquer le beach comme ces catégories le font aujourd'hui en France avec le padel. Je fais un vrai parallèle entre les deux disciplines : au Brésil, il y a eu une politique claire, des moyens alloués, l'intervention de sportifs de haut niveau de disciplines différentes qui sont venus jouer.

Et ça a pris ! Notamment grâce aux réseaux sociaux et aux matchs retransmis sur des chaînes sportives. Donc je pense qu'il faut communiquer encore plus, notamment sur les tournois importants. Au BT 400 de Royan, tous les meilleurs mondiaux sont présents. Mais il est important de proposer de la compétition pour tout niveau, avec l'ambition, pourquoi pas, d'organiser un Sand Series en métropole à moyen terme.

Eric Largeron : Quelques tournois ont disparu car les événements ne sont pas forcément faciles à organiser. Il faut réenclencher la machine et monter une vraie pyramide de compétition dont le sommet est Les Brisants, le plus gros tournoi du monde. En dessous, il faut un socle plus important qui aidera nos jeunes, petit à petit, à se faire un chemin vers le haut niveau.

© FFT / Delphine Prevot

Maxime Lahondès lors des derniers championnats de France.

Nicolas Gianotti est l'indiscutable n°1 mondial et Mathieu Guégano fait partie des 15 meilleurs joueurs. En revanche, il n'y a pas de Françaises dans le top 20. Un focus sur le beach tennis féminin est-il prévu ?

Eric Largeron : Une chose à savoir : le beach tennis est une discipline un peu plus féminine, comparativement au tennis ou au padel. Mais effectivement, un souci existe sur le haut niveau, comme en tennis d'ailleurs. Le plan de féminisation, sur lequel la Fédération travaille, doit inclure toutes les pratiques. Mais nous sommes plus dans une philosophie globale d'amener les "féminines" vers le haut niveau.

Maxime Lahondès : L'arrivée de Paul Quétin pour prendre en charge la préparation physique et mentale du beach tennis féminin est un symbole fort. Un encadrement compétent est indispensable pour performer au haut niveau avec l'objectif de grappiller prochainement des médailles en championnats du monde par équipes.

44% des pratiquants sont des pratiquantes !

Le beach tennis attire aussi les jeunes générations : 32% des joueurs / joueuses ont 18 ans ou moins.