Corentin Moutet : "C'est bon signe pour la suite"

24 juin 2019

Brillant sur le circuit Challenger et à Roland-Garros, Corentin Moutet a intégré le Top 100 ATP. Mais le joueur du TCP n'oublie pas les efforts à fournir au quotidien.

Des victoires à Chennai et à Lyon sur le circuit Challenger, un 3e tour à Roland-Garros : vous connaissez une excellente première moitié de saison. Comment expliquez-vous cette série de bons résultats ? Est-ce qu'il y a eu un déclic ?

Je ne pense pas qu'on puisse parler de déclic. Depuis le début de ma collaboration avec Emmanuel (Planque), on fait du bon travail. Ce sont les efforts du quotidien pour essayer d’améliorer mon jeu qui ont donné, sur certaines périodes, de bons résultats. C'est le fruit du travail. De temps en temps, ça paye. De temps en temps, non... J'ai gagné certains matchs, j'en ai perdu d'autres, mais c'est le travail quotidien qui fait que mon début d'année est plutôt bon.

Pour revenir sur Roland-Garros, comment avez-vous vécu le tournoi ? Vous avez signé deux très belles victoires, vécu un match intense face à Juan Ignacio Londero, passant à quelques points d'un duel contre Rafael Nadal. Avec du recul, qu'est-ce que vous retirez de tout ça ?

De la déception. Un petit peu... Oui, de la déception de n'avoir pas été plus loin, de n'avoir pas passé ce troisième tour. J'en ai eu après le match, et j'en ai toujours aujourd’hui. Mais, que ce soit concernant mes victoires ou ma défaite, j'ai appris beaucoup de choses, notamment dans la façon de jouer des matchs en 5 sets. Ce n'est pas comme si j'en avais joué des dizaines dans ma carrière ! Ce n'est que le début et c'est toujours un bel apprentissage de pouvoir rivaliser en 5 sets sur terre battue. J'ai passé trois matchs assez intense, surtout le dernier au niveau du public, c'était assez nouveau pour moi cette ambiance. Je n'oublie pas que j'ai eu de la chance d'avoir une invitation du tournoi, car je ne rentrais pas avec mon classement. Non, au final, c'était vraiment bien... J'en ai tiré beaucoup d’enseignement.

© Pauline Ballet / FFT

Vous avez fait votre entrée dans le Top 100 lundi dernier. Est-ce que cela représentait un objectif, un palier important ?

Honnêtement, non, ce n'était pas un objectif. Ça n'apporte pas grand chose de concret, ça reste un joli nombre rond. Beaucoup parle du Top 100 comme d'une étape. Mais je ne le ressens pas vraiment comme ça. Entre mon classement d’aujourd’hui et celui d'il y a deux semaines, je n'ai pas changé dans la vie de tous les jours. En revanche, ça va me permettre de jouer des tableaux ATP 250 et ça c'est très positif. Mais le plus important est ce que l'on fournit tous les jours sur le court. Et être dans les 100 ou dehors... ça n'y change pas grand-chose.

Il y a un certain nombre de Français qui s'approchent du top 100 : Antoine Hoang, Grégoire Barrere, Quentin Halys, jamais très loin. Est-ce une motivation supplémentaire ?

Il y en a quelques-uns devant aussi ! Ça crée une émulation, une saine concurrence, cela permet de se tirer toujours vers le haut. Il y a plein de bons joueurs en France et c'est une bonne chose pour le tennis français. Les gens attendent des joueurs français qu'ils jouent bien et gagnent des tournois. Chacun fera son chemin, mais c'est bon signe pour la suite.

74

Le gaucher du TCP est le 74e Français à intégrer le Top 100 depuis les débuts de l'ATP.

A terme, avec votre classement, vous allez pouvoir rentrer dans les tableaux de Grand Chelem. Est-ce que, en tant que joueur, on "vit" ces tournois de manière différente ?

Oui, par le fait de les jouer en cinq sets, de rester deux semaines sur place, de n'en jouer que quatre dans l'année, et de voir que tous les meilleurs joueurs du monde sont là. C'est super agréable : pouvoir y participer reste très spécial. Après, le sport reste le même... mais l'atmosphère est différente.

Vous jouez ce lundi les Qualifs de Wimbledon (victoire au premier tour). Le gazon est une surface que vous connaissez un peu ? Qui vous plaît ?

J'ai déjà joué les juniors à Wimbledon, et l'an passé, j'avais fait un Challenger sur gazon. C'est une surface que je connais mal, mais qui est assez unique. Perso, j'aime bien ! Pour moi, c'est toujours un plaisir de mettre les chaussures et de jouer sur gazon.

Vous avez souvent de bons résultats en France. Vous avez gagné il y a quelques jours à Lyon, à Brest en 2017...  Jouer devant votre famille et vos amis apporte une motivation supplémentaire ?

C'est toujours sympa de jouer devant le public français, qui nous encourage. Forcément ça donne un supplément d'énergie en plus. Sur les circuits Future, Challenger, ATP... c'est toujours un plaisir de jouer dans mon pays. Mais j'ai eu des résultats à l'étranger aussi. Je ne pense pas que cela détermine le résultat.

Comment définiriez-vous votre relation avec Emmanuel Planque ?

On a commencé en novembre dernier. Il m’apporte plein de choses, mais c'est difficile de parler de points précis. Nous sommes ambitieux tous les deux, nous partageons les mêmes objectifs. On se fait confiance, on est sur la même longueur d'onde. On travaille quotidiennement, en faisant le maximum tous les jours. Et, en tous cas je parle pour moi, je suis très satisfait de pouvoir travailler avec lui.

Quels sont vos objectifs pour la suite ?

De continuer sur les bases fondamentales : bien faire le travail à l'entraînement et en match. Être rigoureux quotidiennement, et pas par périodes, avoir une constance dans le travail. C'est qui m'aidera à progresser et à gagner des matchs. Mon objectif est de faire mon job et de bien le faire tous les jours. On verra bien où ça me mènera...