L'étudiant Prix Gérard du Peloux 2025 nous raconte "son" Roland-Garros passé au sein de la rédaction de rolandgarros.com.
Tout a débuté à plus de 500 kilomètres du court central de Roland-Garros : au cœur d’un petit village de 3 000 habitants, en Savoie, au Tennis Club de Yenne. À l’instant où je pousse le grillage d’un court pour la première fois, je me doute bien que je ne risque pas de devenir le prochain Nadal, bien que mon entraîneur se prénomme Tony, à une lettre près d'être l'homonyme de l'oncle de Rafa. En revanche, ce club niché au pied des Alpes va m’inspirer le sujet synonyme de ticket gagnant pour Roland-Garros, avec, en prime, l’interview de mon professeur de tennis et d'une adhérente au sujet du "Tennis Santé".
Retour à Paris, vendredi 24 mai. Le soleil brille, il est 9 heures, j’attends impatiemment devant la porte 30 de Roland-Garros. J’aperçois Sylvie Poulain De Ligt qui s’approche et me tend ma si précieuse accréditation avant de me guider dans les allées. Comme en janvier dernier, lors de la visite du Philippe-Chatrier et du CNE en compagnie de mes camarades de l’ESJ Lille, je suis propulsé dans un nouvel univers, celui du roi Nadal. Je découvre l’ampleur de son œuvre dans les souterrains du Grand Chelem parisien. L'exposition créée spécialement pour ses adieux m’éblouit avec les quatorze coupes des Mousquetaires fièrement disposées au centre de la pièce, scintillantes.
Après cette impressionnante introduction, je rejoins le fief de la FFT, au sous-sol du court Philippe-Chatrier. Dans le bureau de la communication, occupé par le capitaine de bord Jean-Baptiste Baretta, je découvre la joyeuse camaraderie de rolandgarros.fr. Romain Vinot chapeaute la bande avec son humour so British, pourtant en forte concurrence avec nos voisins anglais de rolandgarros.com. Il forme un duo de choc avec Marion Theissen et sa bonne humeur communicative. À leurs côtés gravite Rémi Bourrières, grand adepte du concours de pronostics, un temps en tête du classement de mini-golf mais surpassé par le maître en la matière, Sylvain Cazaux, véritable couteau suisse. Pour compléter l’équipe, je suis accompagné par Julien Caugnon, expert du tournoi de double, ainsi que par mes illustres aînés de l’ESJ, Marius Veillerot et Hugo Rondet, grands réalisateurs des articles « tactiques ».
© Cédric Lecocq / FFT
Trêve de présentations : je suis directement lancé dans le grand bain en salle de presse, juste à côté des innombrables bureaux qui accueillent les journalistes des quatre coins de la planète. Je découvre l'exercice de la conférence de presse avec Carlos Alcaraz et Jasmine Paolini derrière les micros : casting cinq étoiles ! Au cours de la quinzaine, les sujets d’articles sont variés : programme du jour, présentation de match, récap de la journée, suivi du tennis-fauteuil… Mon péché mignon ? Brosser le portrait des jeunes talents encore méconnus du grand public comme Elmer Moller, Matteo Gigante ou encore Tereza Valentova.
Pendant le premier week-end j’ai d’abord effectué le tour des tribunes presse : Philippe-Chatrier, Suzanne-Lenglen, Simonne-Mathieu. J’ai poursuivi le tour du propriétaire avec le court n°6 pour assister aux matchs fous des Français en cinq sets au premier tour, ou encore le court n°7 pour admirer les grands débuts sur l’ocre parisien de l’astre brésilien Joao Fonseca. Je me suis également immiscé au sein du pôle vidéo avec Benjamin et François pour suivre la première expérience de deux juges de ligne et des premiers ramasseurs de balles en fauteuil. Témoin ultra-privilégié des derniers instants suspendus juste avant l'entrée sur le court de Jessica Pegula et Marketa Vondrousova, j'ai également observé Djokovic depuis l'impressionnante fosse du central avec une équipe de photographes dévoués.
Une édition magique
Sur le plan des émotions, c’était bel et bien la quinzaine des adieux. Ce sont les yeux embués que j’ai dit au revoir au maître des lieux, en ce dimanche 25 mai. Adios Rafa. Un trop-plein d’émotion… et pourtant. Il ne me restait plus beaucoup de larmes en stock pour accompagner le dernier « Allez Richard ! » pour notre Gasquet national. Alors, le ciel a pris le relais pour les autres aux revoirs et a revêtu son manteau gris pour la majorité de mes deux semaines parisiennes, distribuant des gouttes ici et là, reléguant la crème solaire au rôle de faire-valoir.
© Andre Ferreira / FFT
Et comme si ça n’en finissait plus, Djoko a lui aussi laissé planer le doute : a-t-il embrassé pour la dernière fois cette terre ? J’ai aussitôt rejoint la salle de conférence de presse, pleine à craquer, et j’ai plongé dans cette atmosphère particulière où le champion a confirmé les doutes… mais admis aucune vérité.
Enfin, j’ai vibré. Avec la comète Loïs Boisson, sortie des profondeurs du classement et des galères, pour devenir le rayon de soleil français de l’édition. Je me suis également laissé embarquer par Arthur Fils et sa célébration, t-shirt à terre, dans le cratère du Suzanne-Lenglen en éruption. La terre parisienne a aussi tremblé au rythme des feux d’artifice après la finale du PSG et des « Paris SG... tous ensemble on chantera ! »
Et puis... il y a eu ce Alcaraz-Sinner. Mais comment ne pas parler de ce chef d'œuvre qui m’a tant fait frissonner ? Une finale légendaire pour conclure mon aventure en beauté, au 3ᵉ étage du Philippe-Chatrier sous les : « Oléee, olé, olé, olé, Carlos, Carlos ! » Sinner et Alcaraz ont élevé le tennis à son firmament, et j’ai eu l’immense privilège d’y assister.
Depuis Yenne, en Savoie, en passant par l’Open Sopra Steria de Lyon l’an dernier, mon chemin m’a mené jusqu’à vivre cette folle édition de l’intérieur. Il paraît qu’il faut toujours viser la Lune, car même en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles. Finalement, j’ai même atterri au-delà : dans la galaxie Roland-Garros.