Enseignant, directeur du Tennis Padel Club de Montaleigne Agasc, Samir Ladj (56 ans) est le nouveau président du comité des Alpes-Maritimes. Ce passionné, père de trois enfants qui jouent tous au tennis, est également chargé de mission à la FFT au sein du Conseil national des enseignants professionnels. Échanges.
Comment résumer votre parcours ?
Il s’agit d’une forme de continuité autour d’une passion : l’enseignement. J’ai découvert le tennis tard, à 14 ans, à l’école. Trois ans plus tard, je disputais mes premiers tournois. Après environ 7 ans de tennis, j’étais classé -4/6, j’ai aussi été champion de France de N3. Mais surtout, dès 16 ans, j’étais sur les courts au Nice Université Club, commençant à enseigner. Ce parcours d’éducateur fédéral, d’initiateur fédéral 2e degré, m’a conduit au BE – le nom de l’époque – en 1993. J’avais pourtant fait des études de droit mais ma vocation était davantage de transmettre sur un terrain de tennis.
Vous êtes la fois enseignant et président du comité des Alpes-Maritimes. Comment conciliez-vous ces deux activités ?
Cela montre qu’on peut découvrir le tennis sur le tard, être passionné, en faire son métier tout en s’engageant dans le bénévolat de façon plus active. Dans l’équipe précédente du comité des Alpes-Maritimes, j’étais membre de la commission des jeunes, président de celle du padel et représentant de la ligue PACA au Conseil national du padel. Après cette mandature, on m’a demandé de m’engager pour faire avancer les choses de façon différente et pour être plus proche des problématiques du terrain. J’ai fédéré une équipe de 40 bénévoles, dont Alizé Cornet que j’ai formée toute jeune et qui s’occupe du tennis féminin, cela en plus de mon métier depuis 13 ans : directeur du Tennis Padel Club de Montaleigne Agasc, à Saint-Laurent-du-Var (482 licenciés, sept courts dont deux en terre battue, quatre pistes de padel, ndlr). Je m’y investis beaucoup dans la formation en m’occupant d’un petit groupe de 14-15 ans classés en 2e série, ainsi que de l’un des meilleurs 2013, Andréa Weill (15/1 alors qu’il n’a pas encore 12 ans). Mon enseignement est basé sur la transmission de valeurs tout en gardant le plaisir du jeu. Je suis avant tout un éducateur sportif, j’ai même d’ailleurs d’anciens élèves qui m’amènent leurs enfants. J’ai formé beaucoup d’enseignants, de joueurs négatifs, en 2e série, tout en ayant été le premier maillon de la chaîne de formation avec Alizé Cornet.
À quoi ressemble votre semaine type ?
Mon jour de repos théorique est le lundi… que je passe au comité. Pour le reste, j’effectue en principe un 35 heures classique au club, même si j’y passe en fait beaucoup plus de temps. Par ailleurs, dès que je peux, je reste en contact régulier avec les salariés et les bénévoles du comité. Cela donne des journées chargées : mes premiers emails partent vers six heures du matin, et mes dernières conversations professionnelles peuvent se terminer vers 21 heures. Avoir ce rythme ne me dérange pas, puisque je suis un peu suractif. (sourire) Bien sûr, tout cela n’est possible que grâce à la bienveillance de ma compagne, aussi passionnée que moi, et de ma présidente de club, car mes fonctions au comité me prennent du temps mais elle considère que suis une sorte d’ambassadeur du Tennis Padel Club de Montaleigne Agasc. Et ce même si je ne favorise bien sûr aucun club au sein du comité, et encore moins le mien !
Pourquoi cet engagement ?
Simplement parce que le tennis m’a tout donné. Cela peut paraître basique, lambda, mais c’est simplement vrai. Cette profession a donné un sens à ma vie. Il s’agit d’une passion qui perdure, et je n’ai jamais eu l’impression d’exercer un métier.
Vous êtes également chargé des enseignants à la FFT au sein du Conseil national des enseignants professionnels...
Oui, Sabrina Léger et Pierre Cherret m'ont demandé de donner un coup de main à Florence Hutin, représentante des enseignants au Comité fédéral, dont je loue la détermination à faire avancer la cause de notre profession. J’ai accepté cette mission sur la période 2024-2028. Sur les échanges de nos groupes WhatsApp, je ne vois que des gens passionnés, soucieux d’améliorer les choses. Ce qui me saute aux yeux, c’est que notre métier n’est pas le même selon les territoires, on ne le pratique pas de la même façon dans le Cantal que sur la Côte d’Azur, où il sera évidemment plus facile de trouver des cours individuels bien payés, alors qu’accompagner des jeunes sur les tournois, les former, prend du temps. Il y a aussi ces problématiques liées aux amplitudes horaires, au fait de travailler le week-end, au manque de féminisation. En parallèle, Gilles Moretton m'a confié une autre mission aux côtés d’Alexis Gramblat et d’Ivan Ljubicic, concernant un groupe de réflexion sur le parcours vers le haut niveau. J’attends d’avoir ma fiche de mission pour démarrer, là encore, avec passion. (sourire)
Propos recueillis par B. Blanchet