Herbert : "Je veux cocher plus de cases dans ma carrière en simple"

1 février 2024

Vainqueur du Challenger de Quimper ce dimanche, Pierre-Hugues Herbert revient sur ce titre, ses galères des dernières années et la suite de sa carrière.

Pierre-Hugues, tu viens de remporter le Challenger de Quimper après plusieurs années compliquées. Ça doit faire un bien fou...

Le dernier titre en simple remontait à 2016, ça faisait presque huit ans. Donc cette victoire fait énormément de bien, notamment après cette période difficile avec des blessures, des problèmes de santé dans ma famille...

Franchement, ça a été compliqué pour moi d'être un joueur de tennis ces dernières années. Gagner à Quimper, dix ans après ma dernière victoire, c'est un vrai bonheur pour moi, mon entourage et mon équipe qui ne m'a jamais lâché.

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Justement, quelle est ton équipe actuellement ?

En entraîneur tennis, je suis coaché par Nicolas Renavand et Yves Allegro. Au niveau physique, par Frank Eicher, un Luxembourgeois. Cédric Daniel est mon kiné depuis que je suis ado, et ça fait deux ans que je travaille sur l'aspect mental avec Francisca Dauzet.

Je suis basé en Suisse, et je m'entraîne surtout au Swiss Tennis, à Bienne. Je bouge en fonction des tournois, je passe aussi régulièrement des semaines au CNE.

Comment juges-tu ton niveau de jeu ?

En fait, j'ai eu une blessure mi-2022. Je suis tombé à Ilkley, j'ai fait une course vers l'avant et je me suis défoncé le genou : ligament latéral externe partiellement déchiré, le croisé postérieur également, j'ai perdu un bout de cartilage, j'ai eu un œdème osseux.

Bref, je ne me suis vraiment pas loupé. J'ai mis sept mois avant de refaire un match et un an avant de me sentir bien physiquement.

Ce que je veux dire, c'est que ça fait seulement quatre mois que je me sens constant à l'entraînement, que les schémas sont de plus en plus maîtrisés, que je progresse. À Quimper, j'ai eu le sentiment d'avoir un bon niveau de jeu. J'ai su rester calme, imposer mon jeu vers l'avant, les automatismes étaient bien en place. Il faut construire dessus.

Tu as aussi battu un top 100, Arthur Rinderknech.

J'ai battu un top 100, Arthur, oui. Mais les questions de classement... On ne sait jamais, quand on joue un gars, où il en sera dans six mois. Au premier tour, je bats (Michael) Mmoh qui était 104e par exemple et il n'est pas moins fort qu'un top 100.

Ce que je retiens, c'est que c'étaient quatre matchs contre des types qui jouent bien et j'ai toujours réussi à m'en sortir en deux sets. La finale (contre le Croate Duje Ajdukovic) était mon meilleur match, le plus abouti.

C'est ton premier titre depuis des années. Comment vois-tu la suite ? Est-ce que tu te fixes des caps à respecter, des objectifs à atteindre ?

Très sincèrement non, pas de cap en soi. J'ai des objectifs, oui : aller chercher mon premier titre ATP, améliorer mon meilleur classement. Je sais pourquoi je vais à l'entraînement, je sais ce que je cherche, j'ai fait la préparation qu'il fallait pour être en pleine forme.

Mais le premier objectif était de retrouver un bon niveau de jeu et surtout de faire un saison complète, ce que je n'ai pas réussi depuis trois ans. Je veux enchaîner les semaines en forme et être intelligent dans la programmation. 

Tu as décidé de privilégier ta carrière en simple par rapport au double, où tu as connu énormément de succès. Tu n'as aucun regret concernant ce choix ?

L'année dernière, j'avais utilisé mon classement protégé pendant neuf mois et je n'avais pas réussi à bien jouer. J'étais alors 400e mondial en simple et environ 100e en double. À 32 ans, je devais prendre une décision. J'ai choisi de ne pas lâcher le simple.

Les gens me voient souvent comme un joueur de double mais j'ai été 36e en simple, cinq ou six années dans le top 100, j'ai fait 3e tour dans trois Grand Chelem sur quatre. Je souhaite remonter au classement pour cocher plus de cases dans ma carrière. Donc c'est totalement assumé, il n'y aucun regret. Je sais où je veux aller.

Quel est le programme pour ces prochaines semaines ?

J'espère pouvoir jouer l'ATP 250 de Marseille, même si je n'ai pas le classement, j'attends une possible wild-card. Et ensuite je ferai les Challengers français : Cherbourg, Pau et Lille.

En fin de semaine, la Coupe Davis reprend ses droits avec notamment le tour qualificatif des Français. Est-ce que tu vas suivre ça de près ? Est-ce que tu as un petit pincement au cœur quand tu vois l'équipe jouer ?

Je suis ça à mort ! La Coupe Davis m'habite, c'est une part de moi. Jouer pour son pays est un honneur. Je suis à fond derrière eux. Un pincement au cœur ? Non, pas vraiment. Compte tenu de ce qu'il s'est passé ces trois dernières années en termes de résultats, je ne fais plus partie de l'équipe, c'est logique. Mais ça fait partie des objectifs d'y retourner un jour.

L'important pour l'équipe, c'est d'aller chercher cette qualification à Taipei. Je ne sais pas si je pourrais suivre tous les matchs au vu du décalage horaire, il faut quand même que je dorme, mais je suis à fond derrière eux ! 

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