Le club de ma vie : Jean-Charles, de l’Anille Braye Tennis

10 décembre 2020

Dans la Sarthe, un éducateur très dynamique a réussi à créer un joli emballement autour de plusieurs animations. Retour sur les projets d'un passionné, amoureux de son club et du tennis depuis toujours.

Le club-house est votre deuxième maison ? Vous êtes très impliqué dans la vie de votre club de tennis ou, tout simplement, vous aimez y passer du temps pour y jouer, mais pas seulement ? Dans cette rubrique, nous vous invitons à évoquer "le club de votre vie".

Nom : Jean-Charles Rioton

Meilleur classement (et classement actuel) : 15/1 (et 15/3)

Club : Anille Braye Tennis

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Comment avez-vous découvert le tennis ?

Je m'appelle Jean-Charles Rioton et je suis éducateur à l'Anille Braye Tennis depuis un certain nombre d’années. La passion du tennis est venue grâce à la victoire de l’équipe de France de Coupe Davis en 1991. Guy Forget au service, avec ce dernier point magique contre Pete Sampras... j’ai tout de suite voulu essayer. J’avais 5 ans et j'ai débuté au sein de mon club, qui s'appelait à la base Saint-Calais.

Le club a changé de nom depuis ?

Oui, Saint-Calais a fusionné avec Bessé-sur-Braye en septembre 2015. L'Anille Braye Tennis est devenu le club représentant la fusion entre ces deux communes depuis cinq ans.

Vous êtes donc au club depuis tout petit ?

Absolument, je ne l’ai quitté que durant mes études, quand j'ai dû partir au Mans. Puis je suis revenu pour donner des cours, à temps partiel dans un premier temps. J’étais AMT, on appelait ça initiateur fédéral à l’époque, et j’intervenais sur différents clubs du coin.

La fusion a permis de me créer un poste à temps plein ici, en CDI, avec la possibilité de gérer les heures de terrain plus une grosse dizaine d’heures d’administratif par semaine, afin de développer le club en proposant des animations.

Aujourd'hui, je m’occupe de l’encadrement, des cours enfants et adultes, de la mise en place d’activités, de créer du lien avec les licenciés... Sans compter notre petit projet, "Vivons nos Rêves", qui grandit.

© FFT

Comment est né ce projet et en quoi consiste-t-il ?

Lors de chaque période de Noël, nous organisons un "fil rouge". L’an passé, le fil rouge était la victoire des filles de Fed Cup en Australie. Nous avons monté une petite vidéo pour reproduire la scène de la balle de match, avec une belle ambiance.

Cette vidéo a fait plus de 100 000 vues ! Nous avons reçu des commentaires élogieux d’Alizé Cornet et de Caroline Garcia, qui a même envoyé une petite carte postale. Puis la première période de confinement a débuté, et nous, les éducateurs, étions à l’arrêt. Je me suis dit qu'il serait passionnant de mettre en place un projet avec l’objectif de créer un lien fort entre les amateurs, les professionnels, les passionnés, par l’intermédiaire de questions d’enfant.

Le principe de "Vivons Nos Rêves" est simple : j’envoie le nom de l’invité aux enfants licenciés du club qui me renvoient des questions. Je pose les questions à l’invité et je lui lance un petit défi avec un certain nombre de vues à atteindre, plus deux nominations à donner pour que le projet suive son cours.

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J’ai réussi à contacter Alizé Cornet, qui a été la première à participer aux interviews en visio. Et depuis nous avons eu du beau monde : Alizé Lim, Caroline Garcia, Vianney, Fabrice Santoro, et dernièrement Hugo Gaston.

Vianney est connu pour aimer le tennis mais comment avez-vous eu l'idée de l'interroger ? Et comment avez-vous réussi à lui faire prendre une licence au club ?

L’objectif de "Vivons nos rêves" est d’accueillir des passionnés de tennis, c’est le cas de Vianney. J’ai envoyé un message à sa manageuse et c'est lui-même qui m’a rappelé en expliquant qu'il aimait beaucoup le concept.

Pendant l’interview, le courant est bien passé. Il se trouve que juste avant l’entretien, je saisissais des licences. Je lui ai demandé s'il était licencié. Il m'a répondu que non, car il n'avait pas le temps de s'en occuper. Je lui ai dit "cela me prends deux minutes, je peux la faire tout de suite !". Il était tout heureux !

Son défi était que sa vidéo fasse plus de 50 000 vues pour qu’il devienne officiellement le parrain du club, ce qu’il a accepté ! Maintenant, ce serait super qu’il puisse venir nous voir un jour.

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Est-ce que le bureau du club vous soutient dans vos projets ?

J’ai un président extraordinaire qui me fait entièrement confiance et je peux compter sur un bureau dynamique. Je suis celui qui propose des activités, car c’est mon travail, mais sans la quinzaine de bénévoles et de membres du bureau qui fédèrent et créent du lien à côté, rien ne pourrait se faire. J'ai la chance d'avoir une super équipe, notamment beaucoup de parents qui donnent du temps.

Quelle sont les infrastructures du club ? Combien avez-vous de licenciés ?

Depuis la fusion, nous avons la possibilité d’avoir six courts extérieurs. Deux en terre battue classique, deux en quick, deux en terre artificielle. Ils ont été inaugurés le 12 septembre dernier avec la participation du président de la FFT et d'Alizé Lim.

Je la remercie vivement car elle a pris du temps pour faire une séance de dédicace et taper la balle avec des enfants, qui étaient évidemment ravis. En plus, nous avons aussi 4 gymnases multisports.

© FFT

Au total, nous avons 181 licenciés. Au début de la fusion, nous étions une grosse centaine, donc le rapprochement a été très bénéfique.

Votre club est aussi très intéressé par la pratique des matchs libres.

Nous avons commencé à jouer des matchs libres avant le confinement de mars. Nous souhaitons mettre en place un programme qui instaure une semaine spécifique de matchs libres avant les vacances scolaires, des matchs de trois jeux pour donner le goût de la compétition et inculquer les règles du tennis.

Cela facilite l’apprentissage et la transition vers les tournois. Sur un premier championnat, on est un peu perdu. Le faire au sein du club permet aux jeunes d’être plus rassurés. On espère lancer rapidement le concept pour les adultes.

Quel est votre meilleur souvenir lié au club ?

L’inauguration qui a eu lieu le 12 septembre dernier. Pour les enfants et les bénévoles, recevoir le président de la Fédération, accueillir une joueuse pro... Je n'oublierai jamais le regard des enfants quand ils sont arrivés.

Dernièrement, nous avons perdu un membre très important de notre club, Jean-Louis, la joie de vivre incarnée, et nous avons voulu lui rendre hommage ce jour-là. C’était donc un mélange d’émotions très fortes et d'immense plaisir.

Avez-vous des équipes engagées dans différents championnats ?

8 équipes engagées en championnat d’hiver : 4 équipes seniors hommes. 2 équipes féminines et 2 équipes jeunes 11/12 et 13/14. Nous attendons vraiment que les enfants soient prêts avant de les faire intégrer une compétition, d’où l’intérêt des matchs libres d'ailleurs.

Nous avons régulièrement des équipes championnes départementales. Cela valorise aussi notre travail.

Est-ce que vous suivez le tennis professionnel ?

Bien sûr ! Notamment le parcours des Françaises et Français. Nous, les éducateurs, nous attendons une tête d’affiche pour essayer de faire en sorte que nos jeunes s’identifient. Il y a eu "Jo" Tsonga quand il s'est qualifié en finale de l’Open d’Australie, surtout qu'il est Sarthois.

Mais j’ai rarement eu autant d’échos qu’avec le parcours d’Hugo Gaston à Roland-Garros. Je ne veux pas lui mettre la pression, il a eu beaucoup de sollicitations et il a eu raison de faire un break, mais il est très apprécié.

Normalement les enfants me parlent de Nadal ou Federer. Mais là j''entendais : "Tu as vu ? Il a battu Wawrinka". "Oui mais il va se faire tordre par Thiem". "Ah mais non s'il a battu Wawrinka !". Les jeunes étaient fiers et avaient envie de s’identifier à lui, à un Français. Cela s'explique, je pense, par sa créativité phénoménale et par l’effet Roland-Garros.

Quels sont vos projets pour la suite ?

Le plus important est de conserver la dynamique qui fait la force de notre club. Les bases sont solides : la communication et le lien avec les licenciés plus toutes les animations autour. Je pense à "Invite tes copains", où les enfants invitent un ami à jouer sur nos courts et si cela lui plait, il peut prendre une licence découverte. Ou encore la semaine "Parents enfants", les repas entre licenciés, les TMC, les tournois Open..;

La première année de la fusion, nous avons organisé le "Trophée de la famille", qui permettait aux enfants d’inviter leurs parents à jouer des matchs en double contre d’autres familles. Un groupe de mamans s’est formé, suivi par un groupe de papas…

Maintenant, je souhaite rajouter d’autres éléments comme le cardio-tennis pour cibler un autre public. Et "Les 24 heures du tennis", pour faire écho aux 24 heures du Mans. Pendant 24 heures, l'objectif serait de mettre en place des activités tennistiques avec un fil rouge : sur un terrain, un échange se déroulerait de façon continue, avec une rotation de joueurs évidemment.

Dans le cadre d'un format mixte, on souhaiterait organiser un tournoi de double, du beach tennis, du padel, des matchs libres... Pendant 24 heures, faire un étalage de tout ce que propose la Fédération, et remettre des trophées le lendemain pour célébrer l’événement !