L'interview du mercredi, Grégoire Barrère

1 février 2023

Victorieux à Quimper, Grégoire Barrère a pris la tête du classement Destination Roland-Garros. Ses objectifs, son avis sur la jeune génération bleue, mais aussi son régime à base de crêpes... Le joueur du Blanc-Mesnil ST s'est confié à la FFT.

Grégoire, tu viens de remporter le Challenger de Quimper, quelques mois après celui de Brest. Toi et les tournois bretons, c'est une histoire qui dure !

C'est vrai, je me sens bien à chaque fois là-bas. De base, les Challengers en Bretagne sont en indoor, donc des conditions de jeu qui me plaisent. J'y vais aussi depuis plusieurs années, donc je connais beaucoup plus de monde que sur d'autres tournois, et je sais que je serai toujours bien accueilli.

Les courts sont 'nickels", tout est fait pour passer une bonne semaine. Parfois on arrive sur des tournois et on se dit "pfff c'est pas terrible". Inconsciemment, on a peut-être un peu moins envie de rester.

Là je me sens dans mon élément. Je mange des crêpes chaque jour, et comme ça tout se passe bien en Bretagne !

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Tu as aussi expliqué que les conditions de Quimper, relativement lentes pour de l'indoor, convenaient bien à ton jeu.

Je pense que les balles y étaient pour beaucoup. Mais oui, quand c’est plus lent, c'est plus facile pour moi de bien me placer et de frapper en force.

C'est une de mes qualités : sur les surfaces lentes, j'arrive à générer pas mal de puissance, plus que beaucoup de joueurs. Ça m'aide beaucoup à déborder l'adversaire.

En finale, tu as battu Arthur Fils. Tu avais également dominé Luca Van Assche à Brest. Cela fait quoi de jouer face aux "petits jeunes" ? Quel regard portes-tu sur cette nouvelle génération française ?

Je me sens un peu vieux tout d'un coup (rires) ! C'est assez cool de jouer contre eux. J'aime beaucoup Calvin (Hemery, demi-finaliste à Quimper, ndlr) mais j'avoue que j'avais bien envie d'affronter Arthur en match officiel, même si on s'était déjà entraînés ensemble.

C'est intéressant de les jouer et de voir ce qu'ils ont "dans le bide". Et je peux le dire : ces jeunes-là jouent vraiment bien, ils n'ont peur de rien, ils croient beaucoup en eux. Ils ont des jeux assez différents mais on sent une vraie émulation entre eux, et ils vont se tirer vers le haut tous ensemble.

J'espère qu'ils iront le plus haut possible... Mais pas trop rapidement quand même, je suis encore là pour leur mettre des bâtons dans les roues (rires). J'ai battu Arthur à Quimper, Luca à Brest... Il faut se faire respecter ! J'espère que ça va durer encore un peu.

Aujourd'hui, tu es 76e à l'ATP, le meilleur classement de ta carrière, à 28 ans. Comment envisages-tu la suite ?

Déjà, je suis très heureux d’être revenu à ce classement que j'ai connu il y a deux ans, avant le Covid. Je suis content de pouvoir rejouer dans des gros tournois. C'est une bonne dynamique, je me sens très bien.

Mais ce n'est pas un accomplissement, il faut aller plus loin. Je ne me fixe pas d'objectifs de classement. Je ne me dis pas : "Je veux être top 50, top 30"... J'ai surtout envie d'aller chercher des victoires dans des tournois plus grands que les Challengers.

Est-ce que ta structure d'entraînement a évolué ?

Je suis toujours à la All In Academy. Ça va faire six ans maintenant. Je m'entraîne avec Nicolas Copin et Clément Génin pour le physique.

© FFT / Philippe Montigny

Grégoire Barrère s'entraîne depuis plusieurs années avec Nicolas Copin.

On s'entraîne presque tout le temps au CNE, mais ça m'arrive de faire quelques semaines en plus avec Mislav Hizak qui est basé dans le Sud et se déplace dans les tournois.

Quel est ton planning pour la suite de la saison ?

Je joue Montpellier, Rotterdam, Marseille et ensuite je pars faire une tournée aux Etats-Unis, Indian Wells-Miami. La fois où je devais rentrer avec mon classement dans ces tournois, le Covid est passé par là... J'espère qu'il n'y aura rien de tout cela cette année !(Recueilli par Emmanuel Bringuier)