L'interview du mercredi, Laurent Lokoli

11 janvier 2023

Laurent Lokoli a commencé la saison par une finale au Challenger de Nouméa, ce qui le place en pole position du classement "Destination Roland-Garros". Il fait le point sur ce premier tournoi et ses ambitions pour la suite de la saison.

Laurent, racontez-nous votre finale au Challenger de Nouméa. Vous avez perdu malgré une balle de match...

C'était un beau match. Je prends les devants rapidement, puis je suis mené au deuxième, mais je ne suis pas loin. J’arrive à débreaker, à passer devant à 5-4. Là on joue un jeu assez fou. Je me procure une balle de match...

Et là oui, j’ai des regrets c’est sûr. Il y a un long rallye qui s’installe. À la fin, je tente une amortie, j’ai l’impression que la balle double, je m’arrête un peu. Je fais un lob derrière, qui sort de 10 centimètres.

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Derrière, il joue très bien, il sort deux premières, il revient à 5-5. Puis je me fais breaker avant l'interruption par la pluie, et je n'y suis plus. Ça se joue à rien. À quelques centimètres, le lob est dedans, c’est un coup fabuleux, je gagne le tournoi et tout le monde est content !

Mais ça fait partie du tennis. Avant de partir là-bas, si on m’avait dit que je ferais finale, j’aurais signé immédiatement. Je commence l’année en prenant pas mal de points d’un coup et beaucoup de confiance.

Donc déçu bien sûr, surtout quand on passe si proche de la victoire, mais en fait je n’en retire que du positif. Derrière, il y a l'Australian, un Grand Chelem, c’est le rêve ultime de tous les joueurs pros, je dois me remettre en selle très rapidement.

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Vous êtes actuellement à votre meilleur classement en carrière (176e cette semaine) et au 3e tour des qualifications de l'Open d'Australie. Est-ce que vous jouez le meilleur tennis de votre carrière ?

Depuis l’année dernière, j’enchaîne les bonnes périodes. J’ai bien travaillé à Marseille, j’ai appris des choses sur mon jeu et sur moi-même. Avec l’âge (il a 28 ans, ndlr), on sait ce qu’on veut, comment on souhaite travailler, comment le corps réagit. C’est plus facile de progresser.

Alors est-ce que je joue mon meilleur tennis ? Je ne sais pas, mais c’est le plus régulier de ma carrière, oui, dans les résultats et dans la progression. Je savais qu’à un moment ça viendrait : à l’entraînement, je trouve que je joue vraiment bien.

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Quels sont les objectifs pour cette saison 2023 ?

C'est une phrase bateau, mais je veux aller le plus loin possible. J’aimerais intégrer le top 100. Cela demande de la régularité, un bon niveau de jeu tout au long de l’année, de passer par le case Challenger et d'en gagner. Je connais le chemin et j’essaye de me donner les moyens de le parcourir.

Si je rentre dans le top 100, j’intégrerais les tableaux de Grand Chelem et je jouerais les meilleurs joueurs du monde. C’est ce qui m’anime : jouer les vainqueurs de Grand Chelem, les top 10, voir ce que ça fait de jouer en face d’eux... et pourquoi pas d'arriver à les battre.

C’est ambitieux, mais je joue au tennis pour ça. Le niveau aujourd’hui est très dense et homogène. Un 180e peut battre un top 50 ou perdre contre un gars 240e. Tout est une question de détails.

Vous avez évoqué Marseille, où vous vous entraînez. Comment se passe vos séances au quotidien ?

On travaille très bien, avec des gros blocs de travail. L’emploi du temps est aéré et les coachs s’adaptent à nos besoins. On a un  groupe de six joueurs et je suis super content de jouer avec eux, car ils ont tous un excellent niveau de tennis.

C’est hyper important pour moi, je sais qu’à l’entraînement, si je ne suis pas toujours à 100%, je vais prendre tout de suite "la sauce" face à ce type de joueurs. On se pousse à donner le meilleur de nous-même, il y a une super mentalité.

Le groupe de Marseille

Dans la cité phocéenne, Laurent Lokoli est entraîné par Lionel Zimbler et Martin Vaisse. Au niveau du physique, il est suivi par Ralph Boghossian, "un type que j’adore, toujours là pour nous" souligne-t-il

Le fameux club des six qu'il évoque est constitué de plusieurs joueurs de haut niveau : Benjamin Bonzi, Antoine Hoang, Antoine Escoffier, "mais aussi deux jeunes, Sascha Gueymard Wayenburg, qu'on appelle "le Bleu", et Clément Chidekh, surnommé "Le Moussaillon". On s’entend tous bien et on se tire vers le haut".