Matteo Martineau : "Je suis sur le bon chemin"

20 septembre 2023

Demi-finaliste au Challenger de Rennes, Matteo Martineau a atteint son meilleur classement (286e). Le Savoyard de 24 ans s'est confié sur son bon tournoi en Bretagne, sa dynamique actuelle et ses entraînements avec Gaël Monfils.

Matteo, t’attendais-tu à aligner cinq victoires et à te hisser dans dernier carré du Challenger de Rennes, avant de jouer le premier tour des qualifications ?Je ne m’attendais pas à aller aussi loin car je ne devais même pas jouer à Rennes ! J’avais prévu de m’entraîner toute la semaine sur terre battue pour préparer un tournoi à Bogota. Mais j’avais envie d’enchaîner des matchs, je me suis décidé à tenter le coup à Rennes deux jours avant le début des "qualifs".Je n’avais pas forcément de pression, peu d’attentes et match après match, je me sentais très bien. Même en demi-finale, j’ai plutôt bien joué contre Benjamin Bonzi (6/4, 6/4), qui a été vraiment fort.

Que retiens-tu de ce tournoi ?C’est très bon sur l’aspect comptable et pour le classement, ça va me faire monter. Sur le niveau de jeu, ça confirme que je progresse. Je suis sur le bon chemin et ça me motive.

Considères-tu cette demi-finale comme le meilleur résultat de ta carrière ?Oui et non. J’avais déjà fait une demie en Challenger en me qualifiant à Hambourg l’an passé. Je joue un tennis que je n’avais pas encore réussi à tenir dans la régularité. Depuis août, je joue un tennis beaucoup plus régulier et structuré.

Et tu n’as jamais été aussi haut au classement ATP...Je suis 286e. J’espère ne pas m’arrêter là, mais c’est une étape comme une autre et il faut en profiter aussi, ça n’arrive pas tous les jours et il faut continuer !

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Tu as joué contre Bonzi en demie et Lucas Pouille en quarts. Etait-ce difficile de jouer contre des Français que le public rennais connaissait forcément plus que toi ?Je ne faisais pas attention à ça. J’ai des amis à Rennes qui étaient là tous les jours, je me sentais vraiment soutenu. Le public m’a beaucoup aidé, la salle était souvent pleine, c’était vraiment incroyable. En plus, Benjamin est un très bon ami à moi. Tout au long de l’année, on se parle beaucoup. Il m’aide - et même plus que ça - pour qu’on puisse s’entraîner ensemble.

Avant cette semaine, ton meilleur classement remontait à novembre 2021 (323e). Comment as-tu rebondi après une saison 2022 plus compliquée ?J’ai eu une période difficile où je partais souvent seul en tournoi. Je m’entraînais toujours avec Cyril Barnier, mais il n’était pas tout le temps disponible. Mais je me suis restructuré à la fin de cette année-là. J’ai trouvé un deuxième coach, Maxence Lopez, un préparateur mental et j’ai changé de coach physique. Le fait d’avoir tout restructuré m’a aidé, tout en soulageant Cyril. Ça me donne de la confiance et de la sérénité pour jouer. Savoir que je progresse tous les jours, c’est important.

Sur le court, c’est quoi le style Matteo Martineau ?J’ai un style de jeu plutôt offensif, j’essaie d’utiliser mon coup droit et je sers correctement. J’essaie d’être solide du fond et dès que j’en ai l’opportunité, de prendre le filet. Je monte plus souvent que lors de la période où j’ai eu plus de mal.

Et tu as un revers à une main.Mine de rien, on est de moins en moins sur le circuit. Je slice un peu plus qu’un mec qui joue en revers à deux mains. Ce n’est pas une question de style. Je me suis cassé le poignet gauche quand j’étais petit. C’était un mal pour un bien : j’étais sûr de faire un revers à une main car j’avais du mal à deux mains. Et je n’y arrive toujours pas aujourd’hui (rires).

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Où t’entraînes-tu au quotidien ?À Annecy-le-Vieux (Haute-Savoie). Je ne suis pas loin de Genève, donc quand Gaël Monfils est là et qu’il m’écrit, j’y vais. Ça dépend de nos tournois. On jouait beaucoup à la fin du Covid. On peut jouer 4-5 jours de suite ensemble. Parfois, c’est 2-3 jours, avant qu’il parte en tournoi.

À quel point ces entraînements t’apportent ?Gaël a un niveau exceptionnel, une expérience de dingue. Il me donne des conseils qui m’aident beaucoup. Il m’apprend dans tous les domaines : sur le plan du jeu, de l’intensité physique, de la rigueur, sur la justesse des séances d’entraînement surtout.

Quels sont tes objectifs pour la suite ?Tenir mon niveau de jeu. Faire les qualifs des Grands Chelems, c’est mon objectif à court terme. Si ça ne se fait pas en Australie en janvier, alors être à Roland-Garros en 2024.

Que prévois-tu jusqu’à la fin de la saison ?Je vais faire une bonne semaine d’entraînement avant de jouer des Challengers en France, notamment à Mouilleron-le-Captif. Derrière, j’essaierai d’aller à Malaga ou à Bratislava avant Brest. Donc 4-5 Challengers d’ici la fin de l’année.

Finalement, je n’irai pas à Bogata. Ce sont des conditions compliquées, 2800 m d’altitude. Je préfère continuer dans des conditions dans lesquelles je me sens bien. Et récupérer car j’ai beaucoup enchaîné dernièrement. Récupérer pour bien repartir, être prêt physiquement et dans la tête pour faire une bonne fin de saison.(Recueilli par Marius Veillerot)