Situé dans le 20e arrondissement de la capitale, le Passing Club de Paris compte près de 1 700 licenciés et fonctionne sept jours sur sept, quasiment 12 mois par an. Au club depuis 35 ans, son directeur sportif Sébastien Guarino (43 ans, ex-5/6) revendique un management familial et amical auprès de la quinzaine d’enseignants dont il a la charge.
On appelle ça de la fidélité. Sébastien Guarino cumule en effet 35 ans de présence au Passing : « Enfant du club, je suis arrivé dès sa création, en 1989. Auparavant, j’étais à la Camillienne, dans le 12e arrondissement de Paris, avec le président Prosper Amar que j’ai suivi. J’y ai fait toutes mes armes, me rendant très vite compte que je voulais être soit pompier de Paris, soit prof de tennis. Je me suis vraiment épanoui ici. »
Comme un poisson dans l’eau, Sébastien, nommé directeur sportif en 2006, n’a rien changé à ses habitudes. En toute décontraction, il dirige une équipe soudée d’enseignants formés au club. « Tout est familial. Il existe par exemple un lien de subordination avec Prosper, mon président, mais c’est aussi mon ami, explique Sébastien Guarino. Nous partons en vacances ensemble, on se chambre en permanence. Ce rapport hiérarchique, on ne le sent pas. J’essaye de reproduire ça avec les 15 autres enseignants, dont Pierrick Thebaudin, mon adjoint, qui est DES comme moi. Je suis leur supérieur mais ils restent mes amis. On revendique un management amical. Le message du club est aussi d’être bienveillant avec les élèves, de leur apporter de la joie, du bonheur et de la progression. Les gens viennent pour s’amuser. Dans une séance, je leur répète souvent qu’ils doivent utiliser l’acronyme ATP : amusement, technique, physique. Si c’est le cas, le cours est forcément réussi, les gens repartent contents. »
Fan de Federer et d’ultra-trail
Par passion et afin de garder le contact avec le terrain, Sébastien assure une dizaine d’heures de cours hebdomadaires. « Le reste de mon temps est consacré à du travail administratif en lien avec la direction sportive, donc du management, la préparation des stages enfants et adultes à Paris, qui ont lieu durant 15 jours à chaque vacances scolaires, mais aussi des séjours consacrés à la compétition en Normandie, à côté de Cabourg. Une semaine à la Toussaint, une semaine à Pâques et 15 jours en juillet, qui incluent la participation à différents tournois, détaille l’intéressé, qui occupe un petit bureau au sein du centre de ligue. Je réponds enfin aux SMS et mails d’adhérents. Et il y a beaucoup d’adhérents ! »
Par manque de temps, Sébastien Guarino, 43 ans, fait moins de compétition que dans le passé : « Je joue en loisirs avec mes amis. J’ai été 5/6 à mon meilleur, mais je suis 15/5 cette saison. Plutôt attaquant de fond de court, j’ai un bon coup droit, malheureusement un revers plus faible. J’ai beaucoup aimé Jim Courier, avec sa gestuelle inspirée du baseball, ou Andre Agassi, et bien sûr plus récemment Roger Federer. »
Il faut dire que ce père de deux enfants de 12 et 14 ans, qui pratiquent le tennis et le judo, s’est découvert une passion, forcément chronophage, pour le trail. « Je participe à des ultra-trails qui demandent beaucoup de préparation, une rigueur dans ma vie, m’obligeant à me fixer des objectifs lointains, mais m’apportent énormément dans la vie quotidienne tant on y repousse ses limites », confirme Sébastien, dont l’un des derniers exploits a été de boucler, en 2023, la Volvic Volcanic Experience, en Auvergne, parcourant 112 kilomètres avec plus de 3500 mètres de dénivelé, en 20h02 d’effort et d’abnégation.